Article extrait de la revue trimestrielle Kaminando y Avlando n°47 sep/oct/nov 2023
Image de couverture
De droite à gauche, Luis Buñuel, Ruth Bessoudo, Amy Courvoisier Bakaloff, une personne non-identifiée. Mexico 1958
| FIGURES DU MONDE SÉPHARADE introduction de François Azar
Ruth Bessoudo Couvoisier est sans doute le
cauchemar incarné des nationalistes de toutes
obédiences tant sa vie qui s’étira sur plus d’un siècle
(1914-2015) fait fi des patries et des frontières. En
cela, elle était une parfaite sépharade du XXe siècle.
Était-elle allemande, puisque née à Lübeck de mère
allemande ? Ottomane par son père stambouliote,
descendant d’une dynastie de banquiers juifs ?
Espagnole puisque son père avait bénéficié du
décret de Primo de Rivera ? Danoise ou française,
les deux pays où elle étudia et dont elle parlait les
langues ? Sud-américaine puisque la majeure partie
de sa carrière artistique se déploya de Caracas à Rio de Janeiro ?
Ruth Bessoudo transcendait toutes
ces origines à travers son art et la vie qu’elle mena
auprès de son mari, Amy Bakaloff Courvoisier,
natif de Kyustendil en Bulgarie, un autre modèle de
cosmopolitisme qui fit connaître le cinéma français
à travers toute l’Amérique centrale.
Le souvenir de Ruth Bessoudo Courvoisier
aurait pu disparaître avec elle, sans l’intervention
aussi efficace que désintéressée de Sylvie
Merigoux. Sans lien familial avec Ruth Bessoudo,
elle a inventorié avec son mari l’appartement
reliquaire que Ruth Bessoudo avait légué à son
beau-père, lui-même trop âgé pour en prendre
soin. Au fil de ses découvertes, elle s’est passionnée
pour cette vie d’artiste dont elle a reconstitué les
principales étapes. Restait à faire le lien avec Aki
Estamos. Celui-ci remonte à Jean Carasso, auquel la soeur de Ruth Bessoudo, Désirée Bessoudo Noble Albisetti, avait fait un don permettant l’édition
du Princhipiko, une version du Petit Prince
en judéo-espagnol. L’une des parentes de Ruth
Bessoudo, Monique Bessudo Chouraki se souvenait
ainsi d’une association des amis de la Lettre
Sépharade qui ne demandait qu’à recueillir ce
précieux héritage. Remercions-les encore de façon
plus personnelle pour nous avoir donné l’occasion
de publier en couverture de Kaminando i
Avlando une photographie de Luis Buñuel, l’un
des intimes du couple Bessoudo-Courvoisier.
L’article dans son intégralité peut être lu sur ce lien: https://www.sefaradinfo.org/publications/kaminando/kaminando-i-avlando-47